Comment prolonger la vie de ses vêtements ?

Comment prolonger la vie de ses vêtements ?

Comment prolonger la vie de vos vêtements ?

 

Pour limiter l’impact environnemental et social de l’industrie de la mode, la priorité est d’acheter moins mais mieux.

La clé ? Privilégier l’achat de pièces durables et bien les entretenir, pour les conserver longtemps. Parce que le vêtement le plus responsable est celui qui dure.

De l’achat à la transmission, de l’entretien au rangement, nous partageons ici quelques conseils pour vous aider à prolonger la vie de vos vêtements.

Acheter des vêtements de qualité

Beaucoup de choses se jouent dès le choix des pièces qui rejoignent votre armoire.
Le secret d’un dressing durable ? De belles matières, des coupes intemporelles, des pièces solides et modulables.

  • Être attentif à leur composition :

    Une règle à retenir : privilégier les matières naturelles renouvelables comme le coton, la laine et le lin.

    On privilégie le coton biologique, plus respectueux de l’environnement puisque la certification interdit les intrants chimiques et les OGM. La laine est aussi à choisir bio, pour garantir le respect des standards d'éco-responsabilité et de bien-être animal.

    On garde en tête que les fibres végétales de lin et de chanvre sont des options hyper intéressantes : leur culture est moins gourmande en eau que celle du coton et ils peuvent être cultivés localement (la France est le premier producteur mondial de lin !).

    Les matières recyclées peuvent être une bonne alternative, en gardant en tête que les fibres synthétiques, même recyclées (par ex. les polyester recyclés de nos polaires) continuent d’émettre des micro-particules de plastique lors de chaque cycle de lavage (voir paragraphe sur le lavage).

    Retrouvez plus d’infos sur les matières à éviter ou à privilégier dans un article publié prochainement et dans cette infographie de l’ADEME.

  • Vérifier la robustesse de la confection :

    Un vêtement durable est un vêtement bien confectionné, cousu avec soin
    . Pour s’assurer de sa solidité et de la qualité de ses finitions, on n’hésite pas à le toucher et à l’observer en détail. Retourner le tissu permet d’observer les coutures, les finitions. On vérifie en particulier que les points sont résistants, les boutons et les zips cousus solidement.

  • Miser sur l’intemporel :

    Les tendances pointues passent vite. En privilégiant des pièces aux coupes épurées, classiques voire iconiques, on évite l’effet “rapidement dépassé”.

    Pour affirmer son style, on les personnalise en ajoutant des accessoires : de jolies broches sur un T-shirt, une ceinture sur un blazer, des sautoirs sur un pull.

    Ou en expérimentant de nouvelles manières de les porter : une jupe légère sort l’hiver avec des collants et des bottes, une veste en jean se glisse sous un trench, une grosse maille se porte en robe, ...

  • Chercher les labels :

    GOTS, Oeko-Tex, Ecolabel européen, Fairtrade… chaque label certifie le respect d’un cahier des charges spécifique incluant des critères environnementaux ou sociaux : non-toxicité, économie circulaire, origine des produits, bien-être animal, proportion de fibres bio, etc....
    On les repère sur les étiquettes des vêtements, pour orienter nos choix.

    Retrouvez plus d’infos sur les labels les plus utilisés dans l’industrie textile en France sur le site de l’Union des Industries Textiles.

  • S’informer sur les conditions de fabrication :

    On se renseigne auprès des marques pour s’assurer du respect des travailleurs.euses tout au long de la chaîne de production. Elles sont de plus en plus nombreuses à détailler ces infos sur leur site, et parfois même directement sur l’étiquette des vêtements.

    On privilégie les pièces portant un label garantissant de bonnes conditions de travail, comme Fair Wear Foundation, World Fair Trade Organization, Fair for Life, etc...

    Rappelons-nous qu’acheter un vêtement en fibres bio n’offre aucune garantie sur le volet social, le coton bio peut lui aussi être récolté dans des conditions indignes !

Soigner le lavage de ses vêtements

Le lavage et le séchage de nos vêtements génèrent la moitié de leur impact environnemental[1] car ils libèrent à cette occasion des microparticules de plastique dans les eaux usées, qui terminent leur course dans les océans. Résultat : le lavage des textiles pollue davantage les écosystèmes marins que les sacs plastiques[1] !

  • Limiter les lavages :

    Plus on lave ses vêtements, plus on abîme leurs fibres - c’est d’autant plus vrai pour les pulls et les jeans - et plus on pollue.
    En limitant les lavages, on augmente la durée de vie des vêtements tout en diminuant son empreinte écologique.

  • Respecter les instructions de lavage :

    Avant de lancer une machine, on vérifie les étiquettes.
    Certaines pièces réclament un cycle plus délicat que d’autres mais de manière générale, laver les vêtements à 30 ou 40° est largement suffisant.

  • Revoir ses habitudes :

    On évite l’essorage trop violent qui distend les vêtements, le séche-linge qui prélève de la matière et fait rétrécir, le nettoyage à sec qui abîme les fibres et pollue.

    On lave ses vêtements à l’envers, avec une lessive écolabellisée, sans surcharger la machine et en utilisant des filets pour protéger les pièces les plus fragiles, puis on privilégie un séchage à l’air libre. 

Conserver ses vêtements dans les meilleures conditions

L’entretien des vêtements passe aussi par la façon de les ranger, d’en prendre soin au quotidien et de les raccommoder si besoin.

  • Bien ranger ses vêtements :

    On choisit de beaux cintres en bois arrondis qui ne déforment pas les pièces. Pour les tissus qui s’étirent facilement, on préfère le pliage au cintrage, au risque de se retrouver avec une manche plus longue que l’autre…

    Si on prévoit de ne pas porter certains vêtements pendant plusieurs mois - au changement de saison notamment - l’utilisation de housses de rangement est une super option : elles protègent les pièces de l’humidité, de la poussière et des insectes. Pour les mailles et les pulls épais, on opte pour un stockage à plat dans des caisses de rangement pour éviter toute déformation.

    Stocker correctement ses vêtements permet d’éviter les mauvaises surprises à la nouvelle saison (voir point sur les mites !). En outre, c’est LE bon moment pour faire du tri et désencombrer son armoire.

  • Prévenir l’apparition des mites :

    Pour éviter les mites et autres nuisibles qui détériorent nos vêtements, on privilégie les produits naturels qui les repoussent : la lavande, l’aspérule odorante, le thym, le laurier ou encore l’huile essentielle de cèdre ou de menthe. Et on pense à aérer régulièrement les armoires.

  • Soigner le cuir :

    Pour prolonger la vie des chaussures, vestes et sacs en cuir, on les entretient soigneusement. Le combo savon doux, tissu microfibre et baume spécial cuir fait des miracles. En cas de dégât majeur à rattraper, on confie les pièces à un professionnel.

Offrir une seconde vie à ses vêtements d'occasion

Don, troc, revente, dépôt dans les bornes textile : les options sont multiples pour offrir une nouvelle vie aux vêtements dont on souhaite se séparer.

  • Trier régulièrement :

    On profite de la fin de chaque saison pour ranger et réorganiser son dressing, mais aussi pour faire du tri.
    Se séparer des vêtements trop petits ou trop grands et de ceux que l’on ne porte plus permet de faire de la place et d’identifier les pièces manquantes pour renouveler sa garde-robe avec des vêtements vraiment adaptés à ses besoins.

  • Réparer les pièces abîmées :

    Pour conserver vos vêtements préférés plus longtemps, maîtriser les bases de la couture est salvateur.
    Qu’il s’agisse de recoudre un bouton, réparer un accroc ou refaire un ourlet, ces techniques sont accessibles à tous (vive les tutos sur internet) et permettent de prolonger facilement la vie de vos pièces fétiches.
    Si on ne se sent pas d’attaque, on se rend chez un couturier ou dans un Repair café.

  • Transmettre ses vêtements :

    Les vêtements qu’on ne mettra plus peuvent être revendus : dépôts-ventes, plateformes de seconde-main, boutique vintage, ..., ce ne sont pas les options qui manquent !

    On peut préférer en faire don à des proches ou à des associations, en les déposant directement en points de collecte solidaire (Emmaüs, Le Secours Populaire, ...) ou dans des bornes textile.
    Ils vivront ainsi une nouvelle vie entre les mains d’un.e nouveau.elle heureux.se propriétaire.

Les vêtements trop usés ou dégradés pour être transmis sont conservés pour être transformés en chiffons ménagers !

 

A toutes les étapes du cycle de vie d’un vêtement, une seule solution pour faire les bons choix : s’informer et exiger la transparence des marques.

Pour s’habiller responsable, on commence donc par se poser les bonnes questions : de quel vêtement ai-je vraiment besoin ? Faut-il l’acheter neuf ou puis-je miser sur d’autres modes de consommation : l’emprunt, la location, l’achat de seconde main ? Quelle pièce choisir et comment en prendre soin pour qu’elle dure ?

Prolonger la vie de ses vêtements devient ainsi un acte militant : c’est contribuer, à son échelle, à faire évoluer l’industrie de la mode en soutenant un mode de consommation plus vertueux.

 

[1] infographie ADEME “Comment réduire l’impact de mon look”