Qui achète et vend en seconde main ?
La seconde main s’impose aujourd’hui comme une alternative crédible et responsable à l’achat d’articles neufs dans la mode. Preuve en est, le marché de la mode d’occasion a connu une progression des achats de 140% en 2021 comparé à 2019[1], tandis que le marché de la mode est en baisse, avec une perte de chiffre d’affaires de 20% depuis 2008 en France.[2]
Mais qui sont les acheteurs de seconde main ?
Les femmes représentent la majorité des acheteurs en seconde main avec 82% des transactions en ligne en seconde main selon l’Observatoire Natixis Payments.
Les 25-44 ans sont les plus dépensiers en matière de seconde main avec 58% des dépenses totales, le panier moyen des moins de 24 ans reste le plus élevé avec un montant de 24 euros, contre 21,32 euros chez les 65 ans et plus, suivi des 45-54 ans (20,77 euros)[1]
Pourquoi les consommateurs achètent-ils en seconde main, et pourquoi davantage de personnes se mettent à vendre leurs vêtements d'occasion ?
L’argument souvent mis en avant pour encourager la seconde main est le respect de l’environnement, l’industrie textile étant l'une des plus polluantes au monde, surtout lorsqu’on sait que la solution du don de vêtement n’est pas aussi vertueuse qu’on le pense pour revaloriser les articles. En réalité d’autres motivations peuvent expliquer un achat de seconde main : un budget plus réduit pour l’habillement ou encore la recherche d’articles de collections passées ou de pièces vintage.
Il en est de même pour la vente de vêtements en seconde main : d’après une étude du BCG réalisée en 2019[3], seulement 17% des personnes qui vendent leurs vêtements le font car c’est un comportement responsable. La majorité le fait le plus souvent pour vider sa garde-robe ou financer de nouveaux achats. Le prix de revente d’un article devient un critère qui a son importance au moment de l’achat de première main.
Ces comportements se sont largement développés en même temps que l’industrie de la mode s’est profondément transformée, avec des collections renouvelées très fréquemment, un très large choix d’articles, et souvent à prix cassé. On se lasse plus vite de ce que nous possédons, et nous ne savons pas quoi faire de ces articles qui ne nous servent plus mais sont toujours en état d’être portés.
On peut alors se demander si les personnes qui vendent leurs vêtements sont celles qui vont ensuite se diriger vers la seconde main pour effectuer leurs nouveaux achats, autrement dit si les acheteuses et les vendeuses de seconde main se confondent.
Selon l’étude du BCG, sur l’ensemble des personnes qui composent le marché de la mode de seconde main, un tiers seulement vend et achète à la fois, 42% vendent seulement et 24% achètent seulement. À noter que la part des personnes qui vendent leurs vêtements baisse avec l’âge, tandis que la proportion de celles qui achètent en seconde main augmente.
Les deux tiers des participants à la dynamique de la seconde main ne jouent donc que l’un des deux rôles : acheter ou vendre. Les vendeurs et les acheteurs en seconde main doivent être considérés comme des personnes différentes aux motivations distinctes.
Quelles conséquences les besoins distincts des acheteurs et vendeurs de seconde main ont pour les marques ?
Nous avons vu que les acheteurs et vendeurs de seconde main sont en réalité assez distincts, et expriment des besoins très différents.
À charge aux marques de les comprendre afin d’y répondre au mieux et de s’adapter à leurs nouvelles habitudes. L’achat de vêtements neufs ne va pas disparaître avec l’essor de l’occasion, neuf et seconde main sont voués à coexister. Il est donc nécessaire de s’adapter à ces nouvelles dynamiques pour les marques, en encourageant la production de vêtements plus durables, en proposant des solutions de reprises (voire de réparation) intéressantes pour leurs clients, puis en les re-proposant à la vente de façon attractive.
Si vous n’êtes toujours pas convaincu par la seconde main, nous vous avons préparé un article pour vous convaincre ! Rejoignez le mouvement vers une mode plus durable sur paradigme.fr
Source
[1] https://www.payments.groupebpce.com/2021/11/09/consommation-du-pret-a-porter-en-france-en-2021/
[2] https://www.lsa-conso.fr/marche-de-la-mode-une-baisse-de-17-en-france-en-2020,369428 et https://www.lsa-conso.fr/mode-dix-ans-d-errements-et-maintenant,308036
[3] http://media-publications.bcg.com/france/True-Luxury%20Global%20Consumer%20Insight%202019%20-%20Plenary%20-%20vMedia.pdf